8. LE DÉSEMBUEUR
Plusieurs essais m'ont finalement amené à résoudre le problème de la buée sur le devant de la caméra. Une solution facile est d'utiliser un séchoir à cheveux, mais dans mon cas la situation était alors compliquée par le fait que ma source d'alimentation était simplement un accumulateur 12 volts d'automobile. Pendant l'été, j'avais une réserve supplémentaire parce que je pouvais me connecter à même mon auto, mais en hiver il y avait seulement l'accumulateur interne de mon observatoire. Inutile de vous dire que mon budget énergétique était plutôt limité et qu'un appareil tel un séchoir à cheveux était hors de question.
J'ai bricolé un échangeur de chaleur qui pouvait être installé soit sur mon poêle de camping Coleman en été ou sur la fournaise à l'huile en hiver.
Photo no. 18: montre l'échangeur de chaleur installé sur le piêle Coleman à l'intérieur de la pièce chauffée de l'observatoire.
Photo no. 19: montre la caméra "piggy-back" sur le Dynamax-8. Au-dessus de la caméra on aperçoit la sortie d'air du désembueur. Le sac de papier sur le télescope est un protecteur de buée improvisé pour le télescope guide lors des soirs de grande humidité.
Un conduit de 3 pouces pour sécheuse à linge amenait l'air de l'extérieur dans l'échangeur puis le retournait à l'extérieur ou un jet soutenu par un bras amovible (photo 19) le dirigeait sur la face de la caméra. Le débit d'air était entretenu au moyen d'un petit ventilateur centrifuge qui consommait seulement 250 ma, à 12 volts bien entendu.Initialement j'ai essayé simplement de souffler de l'air provenant de la pièce chauffée de mon observatoire, mais ceci empirait la situation parce que cet air chaud contenait trop d'humidité, d'où la prise d'air extérieure.
L'air était soufflé sur la caméra seulement à quelques degrés au-dessus de la température ambiante. c'était suffisant pour l'entretenir libre de buée et la turbulence n'engendrait pas de dégradation apparente de la qualité des images. On peut se procurer sur le marché de petits dégivreurs fonctionnant sur le 12 volts D.C. Une unité générant seulement 12 watts aurait nécessité quatre fois plus d'énergie électrique que mon installation avec fort probablement une efficacité moindre.
9. COMPARAISON AVEC LA SCHMIDT DU MT-PALOMAR (figure 2 et 3)
Pour ceux que celà pourrait intéresser, la figure 2 compare les caractéristiques techniques de ma petite Schmidt de 14 cm (5.5po) avec celle de 125.7 cm (49.5po) du Mt-Palomar. Cette dernière a été utilisée pour faire le premier grand relevé photographique du ciel, qui éventuellement a servi de base pour la préparation du Hubble Guide Star Catalog.
Figure 2: comparaison des caractiques techniques de ma Schmidt avec celle du Mt-Palomar
Quant à la figure 3, elle compare les données photographiques proprement dites, tel les films utilisées, temps d'exposition, magnitudes atteinte, causes de rejet, etc ...
Figure 3: compare les données photographiques de mon projet avec celui du Mt-Palomar.
10. CONCLUSION
Ce projet s'est terminé un peu en catastrophe en mars 1985, lorsque ma carrière m'a amené à déménager à Ottawa pour une période de plus de trois ans (je suis revenu à Rimouski à l'été 1988). Ma progression avec la prise des photos dépendait de mes obligations familiales, professionnelles et bien entendu de la météo. La pollution lumineuse n'est pas très élevée ici (même si elle a augmenté depuis), mais la proximité du St-Laurent avec ses 50 km de largeur apporte plus que notre part de nuages. Mais, d'une certaine manière, j'avais besoin de ces soirs nuageux pour développer, classer et imprimer toutes ces photos de même que pour jeter un coup d'oeil aux nombreux objets qu'elles contiennent. J'aurais souhaité reprendre quelque 75 photos qui contiennent vraiment trop de défauts. Hélas, après mon retour à Rimouski d'autres projets furent priorisés, avec le résultat que je ne les aies toujours pas reprises, un jour peut-être! J'ai commencé ce projet seulement pour le plaisir et j'y ai trouvé beaucoup de satisfaction jusqu'à la fin.
—Damien Lemay